L'ostéopathie : pour qui, pour quoi ?

Les divers motifs de consultation décrits pour l’adulte peuvent tout aussi bien concerner l’enfant et l’adolescent. Nous décrivons dans ce paragraphe certains motifs un peu plus spécifiques de cette période de la vie.

• Accompagnement de la croissance :
  
  • Développement psychomoteur : l’ostéopathie accompagne le jeune enfant dans les différentes étapes de son développement psychomoteur (passage à la position assise, déplacement à quatre pattes, apprentissage de la marche) afin que celles-ci se déroulent au mieux et pour contrebalancer les éventuels effets néfastes des chutes et des chocs qui sont nombreux durant cette période.
  • Douleurs de croissance : chez l’enfant plus grand et chez l’adolescent, l’ostéopathie peut aider à gérer les douleurs liées à la croissance.
  • Troubles posturaux : un contrôle régulier chez l’ostéopathe permettra de détecter rapidement les éventuelles anomalies de développement ou les mauvaises habitudes de posture. Celles-ci peuvent être en lien avec le port d’un cartable lourd, la position assise prolongée à l’école ou la pratique intensive d’un sport asymétrique par exemple. Les troubles posturaux portent souvent sur la colonne vertébrale (scoliose, hypercyphose dorsale = dos voûté, hyperlordose lombaire = bas du dos très cambré). Une attitude scoliotique (enfant qui « se tient tordu ») pourrait évoluer vers une véritable scoliose (déformation de la colonne vertébrale). L’ostéopathe, en détectant ces troubles rapidement, permettra soit de les traiter, soit d’en limiter l’évolution. Selon les cas, en plus de la prise en charge ostéopathique, l’ostéopathe pourra conseiller de consulter le médecin généraliste pour pratiquer des examens complémentaires et/ou de prendre l’avis d’un podologue ou d’un kinésithérapeute, par exemple.

• Traumatismes, chocs, chutes : déjà évoqués précédemment, ceux-ci sont nombreux durant cette période de vie, qu’ils soient liés aux apprentissages psychomoteurs (chutes lors de l’apprentissage de la marche) ou à la pratique de diverses activités potentiellement traumatiques (sport, trampoline, roller, trottinette… ou même dispute avec les frères et sœurs !). Qu’ils soient liés ou non à des lésions ou à des douleurs, nous vous conseillons de faire un bilan préventif de temps en temps, afin de s’assurer que le traumatisme ne perturbe pas le développement de votre enfant et ne laisse pas de séquelles par la suite.

• Accompagnement d’une pratique sportive intensive (adolescent en sport-étude par exemple) : la pratique intensive du sport entraîne des contraintes variées sur le corps et peut être à l’origine de déséquilibres et de nombreux traumatismes pouvant laisser des séquelles. L’ostéopathe intervient à titre préventif, dans l’idée de conserver un équilibre optimal de la structure (surtout si le sport pratiqué est un sport asymétrique, tel que le tennis). Mais il intervient également à titre curatif, après un traumatisme, dans le but d’accélérer le processus de guérison en redonnant une bonne mobilité à la structure et en rétablissant une bonne circulation locale (drainage d’un œdème par exemple), dans le but également de limiter les phénomènes douloureux et de prévenir les séquelles (enraidissement, persistance de douleurs, perte de confiance, instabilité). Bien sûr, l’ostéopathe ne pourra agir seul et la prise en charge devra bien souvent être pluridisciplinaire (médecin du sport, kinésithérapeute, podologue…)

• Orthodontie : l’ostéopathe peut intervenir avant (préparation), pendant (optimisation) et après (consolidation) un traitement orthodontique. En normalisant les tensions qui s’exercent sur la mâchoire, le crâne et le corps en général, il facilite l’équilibration du corps face aux changements opérés dans le positionnement des dents et permet d’optimiser l’efficacité du traitement orthodontique tout en diminuant ses effets secondaires (maux de tête, douleurs de mâchoire, douleurs de cou ou de dos, difficultés de concentration…).

• Pathologies ORL et respiratoires à répétition : l’ostéopathe intervient en dehors des phases aiguës  d’inflammation, qui elles peuvent nécessiter un traitement médicamenteux ou une surveillance médicale. Par son travail, l’ostéopathe cherche à décongestionner et à améliorer la circulation locale au niveau des muqueuses sujettes aux réactions inflammatoires et infectieuses, ce qui permet de limiter la survenue de ce type de phénomènes.

• Motifs de consultation portant sur un « mal-être » plus général :
  
  • Aide à la gestion du stress et des émotions : certains enfants sont particulièrement sensibles et émotifs. Ils sont souvent sujets à divers douleurs et troubles fonctionnels, se portant fréquemment sur le ventre (maux de ventre et troubles digestifs), la tête ou le dos mais ils peuvent potentiellement se localiser n’importe où dans le corps. Ces enfants sont également souvent sujets aux perturbations du sommeil. L’ostéopathie peut les aider à se sentir mieux dans leur corps, et indirectement dans leur tête, en les aidant à évacuer les tensions accumulées au fur et à mesure du temps ou acquises de façon plus brutale suite à un traumatisme psychologique. Selon les cas, l’ostéopathe pourra conseiller un suivi psychologique, en complément du travail sur le corps, ou encore de consulter un sophrologue pour apprendre à mieux gérer les émotions.
  • Troubles du comportement, difficultés scolaires, « hyperactivité » : dans le même ordre d’idée que pour les enfants très émotifs, l’ostéopathie peut aider les enfants agités qui ont du mal à se concentrer et peuvent également présenter des troubles du sommeil. L’écoute apportée par l’ostéopathe à l’enfant, qu’il s’agisse d’écouter ce qu’il a à dire par la parole ou par le corps, permet de lui apporter une certaine détente, ce qui peut faciliter ses facultés de concentration et sa capacité à trouver le sommeil en temps voulu.
  • Enurésie nocturne : il s’agit de ce qu’on appelle le « pipi au lit », qui peut se prolonger jusqu’à parfois tard dans l’adolescence et peut devenir très problématique pour l’enfant et ses parents. Il peut être aussi bien la conséquence que la cause de conflits dans la famille et de repli sur soi de l’enfant. Il en existe divers types, qui peuvent parfois nécessiter une prise en charge médicale. En l’absence d’anomalie structurelle du système urinaire, l’ostéopathe investiguera celui-ci dans son ensemble, d’un point de vue fonctionnel, pour vérifier que les structures qui le composent ne sont pas sujettes à des contraintes anormales. Il recherchera également une irritation plus générale du système nerveux qui pourrait être à l’origine d’un déséquilibre dans le fonctionnement de la vessie. De plus, l’ostéopathe pourra aider à dédramatiser le sujet en amenant l’enfant à mieux écouter et ressentir son corps et à laisser les tensions accumulées s’évacuer. En parallèle, un travail psychologique pourra éventuellement être proposé.
• Etc.